Un aveuglement persistant face à la réalité sociale
L’interview d’Emmanuel Macron, censée apporter des réponses aux inquiétudes croissantes des Français, n’aura finalement révélé qu’une chose : l’entêtement d’un président coupé des réalités, retranché dans une vision dogmatique de l’économie et sourd aux signaux d’alerte que la société lui adresse depuis des années.
Alors que les inégalités explosent, que les services publics s’effondrent et que la colère sociale gronde à nouveau, Emmanuel Macron persiste à défendre une politique de l’offre rigide, héritée du néolibéralisme le plus orthodoxe. Il continue de marteler les mêmes éléments de langage sur la compétitivité, la réduction des déficits, l’attractivité économique, la nécessité de ne pas augmenter les impôts des plus riches, comme si ces objectifs abstraits suffisaient à nourrir, loger et soigner dignement une population de plus en plus précarisée. Comme si la théorie du ruissellement de la richesse accrue des plus aisés avait débouché sur davantage de création de valeur en France, plus d'investissement privé pour réindustrialiser et innover, plus d'emplois mieux payés et de meilleure qualité et moins de pauvreté, alors que c'est le contraire qui s'est produit.
Plus préoccupant encore est son refus catégorique de reconnaître ses erreurs. Ni les réformes impopulaires imposées sans concertation, ni les reculs démocratiques opérés au nom de l’« efficacité », ni même les mouvements sociaux massifs (des Gilets jaunes à la contestation des retraites) ne semblent l’ébranler. Emmanuel Macron se présente comme le seul détenteur de la raison, incapable de remettre en cause une stratégie qui a pourtant échoué à endiguer la crise sociale et à répondre aux attentes fondamentales des citoyens.
Ce déni de réalité est renforcé par une posture autoritaire, où toute critique est disqualifiée comme populiste, démagogique ou irrationnelle. Le dialogue est remplacé par des monologues technocratiques, et la proximité avec le peuple par une communication froide, empreinte d'arrogance, de condescendance ou d'émotion surjouée.
Loin d’incarner une vision renouvelée ou un cap clair pour l’avenir, cette interview n’aura fait que confirmer l’enfermement d’Emmanuel Macron dans un modèle à bout de souffle. Son refus d’écouter, de corriger sa trajectoire ou de faire preuve d’empathie politique montre qu’il n’a pas pris la mesure de la rupture profonde entre les gouvernants et les gouvernés.
Ce n’est pas d’un président professeur dont la France a besoin, mais d’un chef d’État capable de reconnaître que gouverner, c’est aussi savoir changer de cap quand le peuple le réclame. En refusant obstinément cette humilité, Emmanuel Macron s’éloigne chaque jour un peu plus de ceux qu’il prétend représenter.
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