Ne laissons pas démanteler la sidérurgie française !
Souvenons-nous :
2006: Suite à une OPA hostile, la société française Arcelor, alors 1er producteur d’acier dans le monde, passe sous le contrôle d’un anglais d’origine indienne: Lashkmi Mittal
2009: Le groupe ( fort de 28 000 salariés à l’époque) procède à la fermeture de l’aciérie de Gandrange (Lorraine) : 571 emplois partis en fumée
30 novembre 2012: fermeture des hauts-fourneaux de Florange (après le rejet, par François Hollande, de la solution de nationalisation temporaire proposée par Arnaud Montebourg, alors Ministre du Redressement productif): 629 emplois détruits
Aujourd’hui :
Mercredi 23 avril, la direction d’ArcelorMittal (qui emploie désormais un peu plus de 15 000 salariés en France) a confirmé la délocalisation d’emplois-supports vers l’Inde et la Pologne et la suppression de 400 postes en production.
Au total, près de 1 400 emplois européens seraient transférés en Inde.
636 emplois seraient supprimés en France, selon la répartition suivante: (source syndicale)
• Dunkerque (Nord): 295
• Mardyck (Nord): 7
• Desvres (Pas de Calais): 1
• Montataire (Oise): 32
• Mouzon (Ardennes): 2
• Florange ( Moselle): 194
• Basse Indre (Loire Atlantique): 97
• St Denis (Seine St Denis): 8
En cause, selon la Direction du groupe, les coûts de l’énergie et l’afflux croissant d’acier chinois à bas prix.
Ces mauvaises nouvelles s’ajoutent à la fermeture de 2 sites déjà décidée en novembre 2024:
• Reims (113 salariés)
• Denain (24 salariés)
En 20 ans, le groupe ArcelorMittal aura ainsi divisé ses effectifs par 2 dans l’hexagone et multiplié les fermetures de sites, ce sans que les gouvernements successifs (hormis l’épisode de 2012) y aient trouvé grand-chose à redire, alors même que l’appui financier de la France ne leur a jamais fait défaut.
Pour illustration :
• 298 millions d’euros d’aides publiques attribuées en 2023
• 850 millions d’euros promis par l’État pour soutenir le projet de production d’acier décarboné à l’usine de Dunkerque.
Quels sont les enjeux du moment ?
1) d’abord un enjeu social et humain lié à la détresse des salariés qui vont perdre leur emploi, soit de façon directe, en tant que salariés de l’entreprise ou indirecte du fait des suppressions d’emplois induites sur les chaînes d’approvisionnement
2) un enjeu économique et de développement du territoire : Le plan d’Arcelor Mittal , s’il devait se réaliser, affecterait en tout premier lieu la Région des Hauts-de-France et principalement le Dunkerquois. Cela aurait des répercussions considérables sur l’économie du territoire en aggravant la désindustrialisation déjà bien avancée, avec toutes ses conséquences induites.
3) un enjeu essentiel de souveraineté : Comment imaginer que la catastrophe qui se profile aujourd’hui sur Dunkerque, ne touchera pas demain Fos ? Conduisant inéluctablement à la fin de toute fabrication d’acier sur le territoire français. Qui peut accepter cela ?
4) enfin un enjeu écologique : la production d’acier représente plus de 7 % des émissions mondiales de CO2...Les usines françaises sont sur la voie de la décarbonation (cf. le projet de l’usine de Dunkerque). Abandonner ces projets, serait renoncer à la décarbonation, donc à la baisse d’émission de CO2 induite... car on peut craindre que les usines chinoises ou indiennes n’en soient pas encore à ce stade de modernisation!...
Au-delà d’un management capitalistique qui, sans vergogne aucune, fait fi des intérêts de ses salariés et des intérêts du pays, ce qui est à l’œuvre ici une fois de plus, ce sont les effets de la logique économique néo-libérale, qui gouverne nos sociétés depuis plus de 40 ans !
En conséquence, pour toutes ces raisons et au vu des menaces graves qui pèsent sur notre sidérurgie, l’Engagement
- s’oppose vigoureusement aux mesures annoncées par la direction du groupe ArcelorMittal,
- apporte son soutien aux travailleurs en lutte pour sauvegarder leur outil de travail, et son appui à leurs organisations syndicales représentatives,
- demande, à très court terme, la nationalisation temporaire ou définitive de l’ensemble des usines d’ArcelorMittal France
- inscrit sa réflexion économique globale, à moyen terme, dans une démarche d’inflexion de la logique économique en vigueur, pour évoluer d’une logique néo-libérale vers une logique euro-keynésienne.
Joël SANSEN Délégué régional de l’Engagement pour les Hauts-de-France
(c) crédit photo Usine Nouvelle
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