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Victor RICHET
2 juillet 2024
Le programme énergétique du RN : une démarche hasardeuse et simpliste

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Le programme énergétique du RN : une démarche hasardeuse et simpliste

A l'issue des élections législatives, une majorité absolue du RN est envisageable. Dès lors, un examen critique des propositions qu’il porte s’avère d’utilité publique.

Notons d’abord que les propositions formulées sont sujettes à modifications et à des amendements, au gré des débats publics. Sans donc entrer dans trop de détails, quelques commentaires au sujet des grands axes programmatiques du RN concernant l’énergie.

Des réponses simplistes à des attentes légitimes

En matière énergétique, les propositions avancées par le RN sont, en grossissant le trait, de deux ordres. D’une part une volonté de maintenir artificiellement bas les prix de l’électricité. Une mesure emblématique de cette approche poujadiste, suscitant un émoi certain autour d’elle est bien évidemment la baisse de la TVA sur les énergies, en la diminuant de 20 à 5,5 % (électricité, gaz, fioul et carburants). Selon les estimations, une telle mesure se chiffrerait annuellement à une dizaine de milliards d’euros (entre 12 et 17 selon les sources).

D’une part une volonté de maintenir artificiellement bas les prix de l’électricité.

Pour “boucler la boucle”, le RN propose (i.e. espère négocier) une baisse de la contribution nette versée annuellement par la France à l’UE. Dans son programme pour les élections européennes, le RN espère une baisse de 30 à 40 % du prix de la facture d’électricité, laquelle sera si la contribution ne diminue pas, issue la plus probable, financée directement par les deniers publics.

D’autre part, s’articule un refus de l’installation de plus grandes quantités d’électricité renouvelable intermittente

D’autre part, s’articule un refus de l’installation de plus grandes quantités d’électricité renouvelable intermittente : dans le programme pour les présidentielles de 2022, le RN propose la tenue d’un moratoire sur les énergies éolienne et solaire. L’éolien est également explicitement visé, avec une volonté de stopper toute subvention et de démanteler progressivement les parcs éoliens existants. Le solaire photovoltaïque semblait ne plus être en ligne de mire directe pour les européennes de 2024.

Rappelons que, dans une dynamique de décarbonation globale de notre économie, la consommation d’électricité dans la société française augmentera nécessairement d’une proportion notable : augmentation de l’électrification de certains processus industriels, production d’hydrogène, chauffage résidentiel, mobilité (augmentation du fret ferroviaire et du transport de passagers, électrification de la mobilité légère). Le choix de se démunir d’une source substantielle et quand bien même intermittente, revient à nous attacher un boulet pour participer à la course actuelle. Cela alors même que le RN reconnaît l’urgence du problème et tente de l’aborder dans son programme.

Pour le reste, le RN propose d’augmenter la production d’électricité d’origine nucléaire, hydroélectrique et géothermique. On a notamment entendu le chiffre de 20 nouveaux réacteurs à l’horizon 2036 (plan “Marie Curie” proposé par le RN en 2022). Or, l’augmentation de la production électrique d’origine hydroélectrique en France n'est plus envisageable, la France ayant déjà valorisé l’essentiel des spots accessibles (et nul doute par ailleurs que les éventuels expropriés ne seraient pas excessivement favorables à de telles décisions de construction). Quant aux ambitions nucléaires avancées par le RN, elles ont déjà été mises en cause, car des doutes existent quant à la faisabilité industrielle d’une si grande quantité de nouvelles installations en si peu de temps, compte tenu de l’état de la filière à date.

Un tel programme pourrait conduire à une baisse de la production nette d’électricité en France

In fine, un tel programme pourrait conduire à une baisse de la production nette d’électricité en France, dont la compensation serait susceptible d’induire une diminution des exportations aux pays limitrophes, voire à terme à l’importation nette d’électricité, sauf à rapidement prévoir l’installation de nouvelles capacités fossiles « en attendant ». Le tout couplé à une sortie du marché européen de l’énergie. Reconnaissons que la démarche paraît hasardeuse, et conduisant à une augmentation probable de nos importations, en incohérence avec la volonté d’indépendance nationale promue tous azimuts par le parti.

La démarche paraît hasardeuse, et conduisant à une augmentation probable de nos importations,

À cela s’ajoute la question de la mobilité légère, pour laquelle le RN propose en somme un retour en arrière : abrogation de l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs à partir de 2035, des zones à faibles émissions, etc.

Promouvoir l’achat et la production de véhicules thermiques conduira à un maintien voire à une augmentation des importations françaises en pétrole, tout en risquant d’accentuer le retard déjà pris en innovations sur les véhicules électriques, du fait du revirement des flux d’investissements en R&D. Avec à terme, un risque de dépendance envers des pays tiers. Qu’il s’agisse d’énergies fossiles ou de véhicules électriques, rien ne nous indique que cela constituerait un atout géopolitique à l’avenir.

Les choix politiques avancés semblent être en total déphasage avec l’atteinte des objectifs de décarbonation que s’est fixés notre pays.

Quand bien même le dérèglement climatique est explicitement cité dans le programme, les choix politiques avancés semblent être en total déphasage avec l’atteinte des objectifs de décarbonation que s’est fixés notre pays.

On s’approcherait d’un hors-sujet, si tant est que la priorité pour le parti est bel et bien la décarbonation de notre économie. Un hors-sujet, car l’essentiel des mesures avancées par le RN concernent l’électricité. Or, en France la production d’électricité est très largement décarbonée (pour plus de 90 %), tandis qu’au global, environ deux tiers de la consommation d’énergie finale en France sont constitués d’énergie carbonée, pour l’essentiel issue d’importations (pétrole et gaz). Ces importations constituent une part non négligeable de notre déficit commercial.

Les mesures proposées par le RN risquent d’amener le pays vers l’exact inverse que ce qui est projeté : pertes financières notables, départ d’investisseurs dans divers domaines, perte de compétences, perte d’indépendance énergétique

Les mesures proposées par le RN, sous réserve qu’elles n’évoluent pas sensiblement au gré des débats, risquent d’amener le pays vers l’exact inverse que ce qui est projeté : pertes financières notables, départ d’investisseurs dans divers domaines (énergies renouvelables, voitures électriques voire batteries), perte de compétences indispensables pour préparer le monde de demain, perte d’indépendance énergétique. Bien loin d’une indépendance et d’une souveraineté énergétique, c’est au contraire à des soumissions que nous nous exposerions.

La logique sous-jacente est d’ordre populiste. Pas de rationalité, pas de colonne vertébrale qui structurerait ces idées

Finalement, le RN propose une réponse simple, voire simpliste, à de légitimes questions et attentes de la part des Français. Il est notable, à la lecture de ces éléments, que la logique sous-jacente est exclusivement d’ordre populiste. Pas de rationalité, pas de colonne vertébrale qui structurerait ces idées, pas non plus d’évaluation des conséquences possibles. Et bien entendu, pas de plan B si des grains de sable venaient s’insérer dans les rouages de ce plan.

Dans une volonté démagogique de protéger le pouvoir d’achat et le mode de vie des français, le RN ne ferait ainsi qu’accroître les risques à moyen et long termes. Pour citer Hannah Arendt : “Politiquement, la faiblesse de l’argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu’ils ont choisi le mal.”

Victor Richet

Groupe de travail "Energie"

Crédit Photo de Matthew Henry sur Unsplash

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