Appel à la mobilisation de la Gauche

Allocution présidentielle du 17 avril 2023 : Circulez, il n’y a rien à voir

De toute évidence, l'allocution présidentielle de ce 17Avril montre la volonté de clore le chapitre des retraites comme si reculer de deux ans l'âge légal de départ, présenter au parlement des éléments insincères, refuser la co-construction avec les corps intermédiaires était une simple séquence de communication. Une minute sur le sujet ce lundi soir et affaire terminée :

Les citoyens montrent la lune, Macron regarde le doigt

Le président a prétendu avoir entendu que sa réforme n’était “pas acceptée” et prétendu vouloir en “tirer les enseignements”. Et pourtant, pas un mot sur les seules perspectives attendues concrètement : le retrait de son texte ou un référendum.

Le reste de l’allocution ne fut qu’esquive des sujets fâcheux. La myriade de directions empruntées ne trompe personne et ne constitue qu’un enfumage grotesque.

Je vais vous expliquer ce dont vous avez vraiment besoin

Le président nous a infligé un tissu de banalités, sans perspective concrète. Nous avons retrouvé Macron bateleur, le joueur de bonneteau que nous avons démasqué à nos dépends ces 6 dernières années. Un jour il annonce que toutes les villes auront un RER, ou qu’il n’y aura plus un seul SDF dans les rues à la fin de l’année (2017), il résout la question des déserts médicaux en faisant appel aux retraités, il promet une part de proportionnelle, il ose même parler de souveraineté alors que son corpus idéologique est fondé sur la dérégulation et sur des accords commerciaux de libre-échange.

Il n’a pas perçu que, comme en 2005, ces trois derniers mois les citoyens se sont emparés du sujet des retraites, l’ont décortiqué. Ils ont réfléchi au modèle de vie qu’ils souhaitent, ont débattu des politiques publiques. Ils ont tenu le débat que le président réélu avait esquivé en 2022. Ils voient désormais clair au travers des barrages de fumée de l’exécutif.

Non, aucune remise en question, aucune réflexion, aucun doute. Il est resté dans son approche “plus c’est gros plus cela passe” et tente de nous proposer des manœuvres de diversion, comme il l’a déjà tenté pour se sortir de la crise des Gilets Jaunes. Il se garde bien cependant de reconnaitre que, contrairement à 2019, il n’a plus de chéquier pour éteindre la contestation.

Et en même temps, il est en manque de réponse concrète au déficit commercial abyssal de 165 milliards d’euros qu’affiche le commerce extérieur de notre pays.

Le vol de l’Aigle : 100 jours terminus Waterloo

Comme Napoléon incapable de se remettre en question et resté fidèle à son fantasme d’omnipotence, seul contre tous, il s’accroche et demande “100 jours”.

100 jours, pour quoi faire ? Nul Grouchy en qui placer ses espoirs, la crise est politique autant que démocratique sa majorité relative s’est muée en minorité qui se veut hégémonique.

Ces 100 jours sont ceux d’une crise de régime ouverte par la seule brutalité du président de la République résolu, dans la démesure de son ubris, à démanteler les corps intermédiaires après avoir saccagé le paysage politique désormais éclaté à l'assemblée en 3 tiers impuissants.

N’est pas Napoléon qui veut, souhaitons à la France qu’il ne soit pas Néron.

Rendez-vous le 14 juillet... à Fontainebleau ?

Pour un Nouvel Espoir

Dans ce contexte de crise démocratique inégalée depuis les années 60 et l’après-guerre d’Algérie, nous appelons la gauche à l’union autour d'un projet volontariste de réindustrialisation et d'un nouveau pacte républicain, pour une 6ème République.

Nous appelons la Gauche à soutenir les syndicats et à travailler avec eux à une plateforme de gouvernement qui constituera une alternance viable, respectueuse des partenaires sociaux et du parlement.

Nous appelons la Gauche à se réemparer de “la sociale”, à renouer avec l’idéal du Conseil National de la Résistance.

Dès aujourd'hui nous appelons :

1) à la mobilisation générale des toutes les forces sociales pour un premier Mai unitaire et massif

2) à la constitution partout en France de comités d’appels au referendum

crédit photo AFP